Pourquoi devons-nous prier pour la CRÉATION ?
26/09/2020
Nous croyons que Dieu par son amour, a créé l’univers (Genèse 1,1 – 2,3). Toute la création est un mystère joyeux qui reflète l’amour et la présence de Dieu. Il y avait une harmonie entre Dieu – le Créateur, l’être humain et toute la création ..., jusqu’à ce que les activités humaines et les ambitions ruinent cette harmonie...
Le Cri de la FORÊT ...
Nous savons que les forêts ont un rôle important pour le monde et l’être humain. Elles sont comme les poumons du monde. Selon le rapport Duncan Brake au Forum des Nations Unies sur les forêts (avril 2018), les forêts du monde contribuent à absorber un dixième des émissions mondiales de carbone ; les trois quarts de l’eau douce mondiale sont fournis par les forêts ; et les forêts contiennent plus de 80% de la biodiversité terrestre mondiale. Dans l’ensemble, 30% de la superficie mondiale est une forêt naturelle. Cependant, il y a eu une baisse d’environ 6,5 millions d’hectares par an de 2010 à 2015, car les forêts ont été défrichées pour construire ou être converties en plantations et pâturages et les ressources forestières ont été surexploitées.
La diminution de la superficie forestière contribue à l’augmentation des émissions de gaz (carbone, azote et méthane) qui créent l’effet des serre. Nous pouvons déjà sentir l’influence du réchauffement climatique en raison de l’effet de serre. Actuellement, l’augmentation moyenne du réchauffement climatique est d’environ 1° C.
Le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) a déclaré qu’il était important de fixer un objectif d’augmentation du réchauffement climatique ne dépassant pas 1,5°C jusqu’en 2030. Si l’augmentation du réchauffement climatique atteint 2° C ou plus, alors davantage de plantes et d’animaux, en particulier dans la mer, ne survivront pas.
La diminution de la superficie des forêts a également un impact direct sur les peuples autochtones et les populations dont la vie dépend de la forêt, ainsi que sur la biodiversité –faune et flore.
L’Église appelle à la conversion écologique - à prier pour la protection des forêts et à soutenir la durabilité de notre maison commune.
Le Cri de la TERRE ...
Le thème choisi par l’Église œcuménique pour la célébration de la Saison 2020 de la Création est « Jubilé pour la Terre », alors que nous célébrons le cinquantième anniversaire du Jour de la Terre. Un Jubilé est un temps sacré pour se souvenir, revenir, se reposer, restaurer et se réjouir.
« Vous ferez de la cinquantième année une année sainte et vous proclamerez la libération tous les habitants de votre terre. Ce sera pour vous un jubilé » (Lev 25,10).
Notre demande constante de croissance et un cycle sans fin de production et de consommation épuisent le monde naturel. Les forêts sont lessivées, la terre arable s’érode, les champs ne produisent plus, les déserts avancent, les mers s’acidifient et les tempêtes s’intensifient. La création gémit !
Scharmer (2013) a dit que nous laissons une empreinte écologique de 1,5 planète ; c’est-à-dire que nous utilisons actuellement 50 % de ressources de plus que notre planète n’en peut régénérer, pour répondre à nos besoins actuels de consommation. En conséquence, un tiers de nos terres agricoles a disparu au cours des quarante dernières années.
Le pape François a dit (Journée mondiale de prière pour le soin de la Terre, 1er Septembre 2020) : Notre terre-mère a besoin de temps pour se reposer et être renouvelée. Dieu, dans Sa sagesse a mis de côté le grand sabbat à cet effet. Pendant le Jubilé, le peuple de Dieu est également invité à se reposer de son travail habituel et de laisser la terre guérir et se régénérer, profitant de ce que les humains consomment moins que d’habitude. D’une certaine façon, la pandémie actuelle nous a amenés à redécouvrir des modes de vie plus simples et plus durables. La crise, en un sens, nous a donné l’occasion de développer de nouvelles façons de vivre. Nous pouvons déjà voir comment la terre peut se rétablir si nous lui permettons de se reposer : l’air devient plus propre, les eaux plus claires, et les animaux sont retournés à de nombreux endroits d’où ils avaient déjà disparu.
Un Jubilé est un temps pour restaurer l’harmonie originale de la création et pour guérir les relations humaines tendues.
Le Cri de la VIE SAUVAGE ...
La nature à l’état sauvage est un environnement naturel sur Terre qui n’a pas été modifié de manière significative par l’activité humaine. Dans cette définition, on inclut l’environnement terrestre tel que les forêts nationales, les zones de protection et de conservation, les grandes zones marécageuses, le désert, les terres vastes et vides dans l’Arctique et l’Antarctique, et cela comprend également la nature sauvage marine.
Une étude réalisée par Conservation Internationale a déclaré que 46% de la masse terrestre mondiale était de la nature sauvage. Plus de 3 millions de kilomètres carrés (10%) de la nature sauvage ont été converti pour l’exploitation humaine des terres. Ce sont les forêts tropicales de l’Amazonie et du Congo qui ont subi le plus de pertes. La pression humaine commence à s’étendre dans presque tous les coins de la planète. La perte de la nature sauvage pourrait avoir de graves conséquences pour la conservation de la biodiversité (source : Wikipédia).
Le changement climatique a aggravé l’impact et l’ampleur des feux de forêt naturelles (ainsi que la négligence humaine dans la fabrication de feux de brousse) dans de nombreuses régions du monde, comme en Australie, en Californie, dans la forêt amazonienne, en Indonésie. Au total, plus de 7,3 millions d’hectares ont été brûlés dans les six États australiens. Les incendies de la forêt amazonienne en 2019 ont brûlé plus de 7 millions d’hectares. En Californie, plus de 100 000 hectares ont brûlé en 2019 et environ 404 680 hectares en 2018 (CNN, 14 janvier 2020). Depuis le début de l’année, les feux de forêt ont brûlé plus de 1,3 million d’hectares en Californie (CA statewide fire summary, 12 septembre 2020). Des millions d’animaux de brousse sont morts à cause d’une perte conséquente de la biodiversité.
En raison d’activités humaines irresponsables, la désertification est de plus en plus répandue. Le potentiel de la terre pour absorber les émissions de carbone diminue et, par conséquent, augmente le réchauffement climatique. Nous sommes appelés à une action d’urgence pour la nature.
Le Cri des RIVIÈRES / EAU ...
Christina Nunez dans National Geographical (mars 2020) a mentionné que le monde est recouvert à 70% par l’eau, dont seulement 2,5% d’eau douce. Et seulement 1 % de l’eau douce est facilement accessible, le reste est en grande partie emprisonné dans les glaciers et les champs de neige éloignés. La pollution de l’eau, ainsi que la sécheresse, l’incurie et l’explosion de la population, ont contribué à une crise de l’eau douce, menaçant les sources dont nous dépendons pour l’eau potable et d’autres besoins critiques.
Les rivières sont polluées par les déchets ménagers, l’agriculture et les déchets industriels. L’utilisation de produits chimiques dans nos nécessités quotidiennes, l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides. Les déchets industriels qui vont dans les canaux ou les rivières par négligence de la politique de sauvegarde, contribuent à la pollution de l’eau. La pollution de l’eau peut mettre en danger la santé humaine, empoisonner les animaux qui vivent dans l’eau et en boivent, et peut endommager l’écosystème.
Il est vrai qu’il y a plus d’eau douce cachée sous la surface de la Terre dans les nappes et cours d’eau souterrains, ce que nous appelons nappe phréatique. C’est une ressource précieuse pour l’être humain, mais la surutilisation des eaux souterraines peut aussi mettre en danger notre Mère la Terre.
L’effet du prélèvement et de l’épuisement des eaux souterraines ne peut pas être vu immédiatement, mais son effet à long terme peut être très dangereux, comme l’affaissement des terres qui causent des dommages aux infrastructures, l’augmentation de la sécheresse hydrologique qui réduit la fertilité des terres pour l’agriculture, la salinisation de l’eau et son impact sur les eaux souterraines dépendantes de l’écosystème (Marc F P Bierkens et Yoshihide Wada dans Environmental Research Letters, 2019).
Bénédiction des animaux...
Le dernier jour de la Saison de la Création, nous prions pour les animaux.
Leur vie a été tellement affectée par les humains qu’ils n’ont plus d’habitat paisible. Animaux sauvages, animaux de brousse, animaux dans l’air, poissons dans la mer et micro-organismes dans la forêt et dans la terre n’ont plus un habitat durable, alors ils végètent et essaient de trouver de nouveaux habitats, mais tous ne sont pas en mesure d’en trouver qui leur fournissent suffisamment de nourriture. Ils entrent chez l’homme, s’installent, en risquant leur vie, sont capturés et mis dans des cages ou tués et mangés.
Qu’en est-il des micro-organismes ? Ils sont également sortis de leur habitat. David Quammen, auteur de Spillover : Animal Infections and the Next Pandemic, ( Les infections animales et la prochaine pandémie ), a récemment écrit dans le New York Times. « Nous avons coupé les arbres, nous tuons les animaux ou les mettons en cage et les envoyons sur les marchés. Nous perturbons les écosystèmes, et nous faisons sortir les virus de leurs hôtes naturels. Lorsque cela se produit, ils ont besoin d’un nouvel hôte. Souvent, c’est nous » (John Vidal, mars 2020 – le guardian.com).
Nous pouvons voir que tout est interconnecté. Le pape François a dit :
« … créés par le même Père, nous et tous les êtres de l’univers, sommes unis par des liens invisibles, et formons une sorte de famille universelle, une communion sublime qui nous pousse à un respect sacré, tendre et humble. » (LS, 89)
Alors, que pouvons-nous faire pour eux et pour sauver notre maison commune ?
Il s’agit d’un appel d’urgence, non seulement pendant la Saison de la Création, pas seulement pendant l’année du Jubilé pour la Terre. Mais ce moment est le point de départ pour changer notre style de vie personnellement, en tant que communauté, dans nos apostolats et dans nos missions.