125 ans et au-delà
25/11/2025
Extrait de la circulaire no. 311 de Sr Susan Flood osu - Prieure Générale
Nous célébrons une étape marquante : les 125 ans de la vie de l'Union Romaine. Ce moment de célébration revêt une signification particulière, car il coïncide étroitement avec le déménagement de la propriété située au 236 Via Nomentana, qui a abrité l'Union Romaine pendant 93 de ces 125 années. Ensemble, nous vivons un moment particulièrement privilégié. Nous nous trouvons à la croisée des chemins entre le passé que nous avons connu et dans lequel nous sommes solidement ancrées, et l'avenir qui se présente comme un horizon brumeux !
Tout moment charnière est un moment de gratitude. C'est aussi un moment pour regarder l'avenir avec espérance et en portant des projets. À bien des égards, un moment comme celui-ci peut également nous inciter à réfléchir à notre identité.
Nous sommes bien conscientes de certains points d'ancrage solides de notre identité. (…) Nos racines se trouvent dans la Compagnie de Ste Ursule, fondée par Ste Angèle Merici, et tout comme ses filles l'ont fait au fil des siècles, en répondant aux besoins de notre temps, nous continuons à donner vie à son don particulier pour le monde, son charisme.
Notre vocation ursuline, en tant que compagnes d'Angèle, est encore plus profondément enracinée dans notre vocation Baptismale. Au fond de nous-mêmes, nous sommes disciples de Jésus, femmes de l'Évangile, déterminées à porter la Bonne Nouvelle de la Résurrection, vie et espérance à tous ceux et celles que nous rencontrons.
De plus, en tant qu'Ursulines de l'Union Romaine, nous avons développé, au fil des ans, un fort sentiment d'unité dans la diversité. Nous nous engageons à respecter, voire à protéger, nos différences, tout en étant convaincues qu'il existe quelque chose de plus profond que nous partageons et qui nous unit.
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Il existe un dicton anglais qui dit : « Un bateau dans un port est en sécurité, mais ce n'est pas pour cela qu’il a été construit ». Dans le port, un navire au mouillage est en sûreté, sauf lors des tempêtes les plus violentes. Cependant, un navire qui reste au mouillage pourra rouiller et pourrir rapidement, et ne sera plus apte à remplir sa fonction. Lorsqu'un navire vogue vers l'horizon, il lève l'ancre et l'emporte vers un nouveau port.
Les navires sont bien présents dans les récits des Ursulines qui nous ont précédées. Le voyage d'Angèle, en bateau vers la Terre Sainte, fut semé d'embûches. Si nous comprenons bien la légende, nous voyons qu'Ursule et ses compagnes ont été conduites dans leur voyage en bateau, le long du Rhin, vers un endroit auquel elles n'avaient ni pensé, ni prévu. La réponse extraordinairement généreuse de Marie de l'Incarnation, à l'invitation de Dieu, de porter l'Évangile au Nouveau Monde dépendait de sa disposition à entreprendre un voyage en mer très risqué. Bon nombre de nos provinces ont été fondées par des sœurs qui ont entrepris de longs et pénibles voyages en mer vers des terres inconnues. Aucune de ces femmes n’a compté sur la sécurité d'un navire au mouillage !
Jésus et ses disciples ont affronté les dangers de la mer de Galilée, connue pour ses tempêtes imprévisibles qui surgissaient de manière inattendue (Mc 4, 35-41). Jésus dort pendant la tempête ; les disciples paniquent. Peut-être Jésus savait-il que la tempête passerait, ce qui lui a permis de se reposer. Reconnaître que cette tempête n'était qu'un seul des risques d'un tel voyage, lui a Sans doute permis de rester serein. Son avertissement aux disciples « Pourquoi avez-vous peur... n’avez-vous pas encore la foi ? » indique peut-être que Jésus était tellement convaincu de la présence et de la puissance de Dieu qu'il pouvait affronter les risques avec calme et réalisme ; il savait que la présence de Dieu les soutiendrait à chaque instant du voyage. Jésus n'a pas nié le danger de la tempête ; il a su gérer la situation avec calme, sûr que les forces extérieures ne l'accableraient pas, ni lui ni ses compagnons.
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En regardant l'horizon qui s'offre à nous, nous pouvons avoir la tentation d’hésiter, incertaines des décisions à prendre, non prêtes à affronter les « tempêtes » qui pourraient mettre notre foi à l'épreuve, non préparées aux risques qui pourraient nous submerger. Ou bien nous pouvons nous mettre en route, parce que nous le devons, restant fermes dans la foi en Celui qui nous a appelées le premier et qui continue de le faire une fois de plus, chaque jour. Comme Jésus dans le bateau en péril, comme Angèle aveugle durant son voyage, et comme les premiers membres de l'Union Romaine, nous restons fidèles à notre foi en Celui qui nous appelle et ne nous abandonne jamais. Alors que nous fixons le cap, qui parfois semble incertain, et à travers des eaux tumultueuses, nous découvrons que l'horizon devient moins brumeux.
Il ne s’agit pas d’une coïncidence si nos deux fêtes – la fondation de la Compagnie par Angèle en 1535 et la fête de l'Union Romaine – tombent la même semaine. Cela nous rappelle à la fois l'héritage reçu et la tâche que nous devons continuer d’accomplir pour créer un Institut solidement ancré, mais souple, vivifiant et réceptif aux changements de notre temps.

