En chemin

14/04/2023

L'étonnement de Pâques

En tant que Peuple de Pâques, notre célébration de la Résurrection doit avoir un impact sur les attitudes et l’état d’esprit que nous apportons à tous les aspects de notre vie. 

Dans ces semaines qui suivent Pâques, alors que nous sommes encore dans le temps pascal, la liturgie nous offre une merveilleuse fresque d’images scripturaires. Entre autres scènes, nous sommes invitées à être abasourdies avec Marie devant le tombeau vide, à être perplexes avec les disciples sur le chemin d’Emmaüs, à nous laisser surprendre avec les disciples réunis au Cénacle lorsque Thomas rencontre Jésus.

Dans chacun de ces riches évangiles, nous sommes entraînées dans une expérience et une rencontre très humaine. Et dans chacun d’eux, nous voyons une transformation personnelle s’opérer alors que le personnage impliqué éprouve une explosion de prise de conscience --- Jésus, celui en qui ils avaient placé leurs espoirs, celui qu’ils avaient vu mourir d’une mort humiliante, n’était pas mort du tout, mais plutôt vivant d’une vie nouvelle et différente. Quel choc cela a dû être pour chacun d’eux. L’évangile de Luc nous dit que ceux qui, dans la crainte, étaient rassemblés au Cénacle étaient « abasourdis » (Lc 24, 41) ; ils étaient « sans voix », incapables d’exprimer leur étonnement – étaient-ils assez courageux pour vraiment croire que c’était Jésus, là devant eux ?


Les femmes reviennent de la tombe, après la résurrection de Jésus, Jan van 't Hoff, copyright gospelimages.com

Nous permettons-nous de faire l’expérience de l’étonnement de Pâques ? Année après année, nous pouvons nous habituer à la célébration et aux rituels. Et pourtant, la réalité de Pâques, la réalité de la résurrection, est, en fait, un choc !! Si nous nous permettions vraiment d’entrer dans le mystère de la résurrection, notre vie ne serait plus jamais la même. Nous ferions aussi l’expérience de la transformation personnelle qui a eu un impact sur la vie de ces premiers disciples. Marie courut vers les autres disciples pour leur dire « qu’elle avait vu le Seigneur » ; ceux qui avaient enfin rencontré Jésus à la table du repas à Emmaüs, le cœur « tout brûlant en eux-mêmes », revinrent partager la nouvelle avec leurs compagnons de Jérusalem.

Chaque année, nous avons l’occasion de nous demander à nouveau : Que signifie Pâques pour moi, dans ma vie quotidienne ? Que signifie la résurrection dans ma façon d’être en relation avec mes sœurs en communauté ou avec les personnes que je sers ? Comment la réalité de la résurrection affecte-t-elle la façon dont je réponds aux besoins qui m’entourent, à la fois dans mon milieu de vie, dans la société et dans le monde? Si je crois vraiment en la résurrection, comment cela affecte-t-il ma réponse à la souffrance et aux combats de notre monde, à la fragilité de toutes formes de vie ?

Sr. Susan Flood osu, Prieure Générale