En chemin

18/03/2024

Nous devons faire place à la nouveauté

 

Lors de la messe célébrant la 28e Journée mondiale de la vie consacrée, le pape François a centré sa réflexion sur l'Évangile de cette messe  (Luc 2, 22-38), où nous lisons que Marie et Joseph amènent l'enfant Jésus au temple "pour le présenter au Seigneur selon ce qui est écrit dans la loi". Dans le temple, ils rencontrent Siméon, "un homme juste et religieux", et Anne, la prophétesse. Siméon et Anne, tous deux " avancés en âge", ont passé leur vie à attendre ce moment, où ils reconnaîtraient le Messie annoncé.

L'image: « Siméon et Anna » par Jan van't Hoff, 
de gospelimages.com, publiée sous licence BY-NC-ND

Le pape commente l'importance de vivre "dans l'attente" et dans une expectative vigilante et persévérante. Il ajoute que c'est dans cet esprit d'attente du Seigneur que nous pourrons reconnaître et nous ouvrir à la "nouveauté de Dieu".

Il ajoute « Comme Siméon, prenons, nous aussi, dans nos bras l’enfant, le Dieu de la nouveauté et des surprises. En accueillant le Seigneur, le passé s'ouvre à l'avenir, ce qui est vieux en nous s'ouvre au nouveau qu’il suscite. Ce n'est pas facile - nous le savons - parce que, dans la vie religieuse comme dans la vie de tout chrétien, il est difficile de s’opposer à la « force de ce qui est ancien ».

Je crois que ces paroles ont quelque chose à nous offrir alors que nous poursuivons notre travail de réflexion sur l’écriture des nouvelles Constitutions. Pouvons-nous considérer le nouveau document comme un nouveau-né, cette nouveauté offerte par ce Dieu, qui vient à nous alors que nous l’attendons sans relâche. Dans ce processus, sommes-nous prêtes à permettre au passé de s'ouvrir à l'avenir ? 

Dans quelle mesure sommes-nous prêtes à rejeter "la force de ce qui est ancien" ? Allons-nous permettre à Dieu d'éveiller la nouveauté en nous, à la fois personnellement et en tant que communautés ?

Le pape François poursuit en citant le cardinal Martini qui écrivait : « Il n'est pas facile en effet que l'ancien qui est en nous accueille l’enfant, ce qui est nouveau... La nouveauté de Dieu se présente comme un enfant et nous, avec toutes nos habitudes, nos peurs, nos craintes, nos envies, nos préoccupations, nous sommes face à cet enfant. Allons-nous l’embrasser, l'accueillir, lui faire de la place ? Cette nouveauté entrera-t-elle vraiment dans notre vie ou tenterons-nous plutôt de mettre ensemble l'ancien et le nouveau, en essayant de nous laisser déranger le moins possible par la présence de la nouveauté de Dieu ». (C.M. Martini, Qualcosa di così personale. Meditazioni sulla preghiera, Milan 2009, 32 - 33)

Il est important de se rappeler que, dans le contexte du processus de rédaction des nouvelles Constitutions, 'l'ancien' et 'le nouveau' ne sont pas liés à notre âge chronologique, ni même à l’âge historique de notre Institut. Ces termes sont davantage liés à notre état d'esprit, à notre volonté d'accueillir le changement, de regarder avec des yeux nouveaux, d'enlever certaines couches endurcies de nos cœurs. Le changement est, et sera toujours, une constante de notre vie. Nous le constatons dans la vie des étoiles et de l'univers, ainsi que dans le monde naturel qui nous entoure. Il n'y a qu'un seul moment où le changement biologique cesse dans le corps humain, c'est lorsque le dernier souffle fragile franchit nos lèvres, accompagné de l’ultime faible battement du cœur, et lorsque l'activité du cerveau est complètement inexistante. Une fois que le corps humain est mort, le seul changement est la décomposition !

Les choix que nous faisons maintenant, en ce qui concerne tous les aspects de notre vie d'Ursuline, et spécialement en ce qui concerne la réécriture de nos Constitutions, seront des choix pour la Vie, dans la mesure où nous sommes capables d'accueillir et de faire de la place à la nouveauté.