En chemin
30/12/2020
Célébrer l'incarnation
25 Décembre 2020
Aujourd'hui, il me semble que les Écritures nous disent qu'à Noël nous célébrons trois événements.
- Nous célébrons que l'Incarnation a vraiment eu lieu, il y a longtemps, lorsque Jésus est né à Bethléem.
- Nous célébrons que Dieu est parmi nous, que l'Incarnation continue à se produire en nous et par nous.
- Nous célébrons que nous sommes appelés à être les hérauts de cette Bonne Nouvelle.
Tout d'abord, nous célébrons l'Incarnation. Lorsque cet enfant, Jésus, est né, c'était une naissance comme toutes les autres, et pourtant, ce n'était pas une naissance humaine ordinaire.
Comme toutes les autres naissances humaines, celle de Jésus aurait pu être douloureuse, compliquée, risquée. Les évangiles ne nous disent rien sur le travail de Marie, s’il a été long et très douloureux ou rapide et très angoissant. Ils ne mentionnent pas si ,les traditionnelles sages-femmes ont été là, auprès de Marie pour l'aider, ou encore si Joseph faisait les cent pas anxieux devant leur abri de fortune. Ils nous racontent seulement ce qui s'est passé après la naissance. Ce sont les pauvres et les simples, les bergers, qui ont été les premiers à reconnaître la nouvelle qui résonnait dans les cieux. Ce sont eux qui ont reconnu que dans cet enfant fragile, le Verbe s’est fait Chair, que dans ce bébé, Dieu est entré dans une relation entièrement nouvelle avec toute la création.
Le Verbe s'est fait chair, nous l'entendons dans l'Evangile de Jean. La Parole de Dieu, prononcée depuis le début de la création, a pris forme humaine. Dieu s’est fait homme, de chair et de sang comme les vôtres et les miens, avec une intelligence et des émotions comme les vôtres et les miennes. Et cela fait toute la différence. Grâce à Jésus, le Verbe incarné, nous, les humains, sommes maintenant capables de connaître et de comprendre Dieu un peu mieux, puisque nous savons que Dieu est avec nous, proche de nous, comme le sont notre propre chair et nos propres os.
Deuxièmement, nous célébrons que l'Incarnation continue de se produire. Dans la deuxième lecture d'aujourd'hui, dans la lettre aux Hébreux, nous entendons : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin,, en ces jours où nous sommes , il nous a parlé par son Fils... » Alors pourquoi Dieu ne continuerait-il pas à parler ? En Jésus, Dieu a prononcé une Parole définitive, mais pas une dernière Parole. Dieu continue à parler, à révéler qui Il est et comment Il est. La Parole continue à résonner dans le temps et l'espace, et c'est nous qui l'écoutons et l'incarnons dans notre temps, là où nous sommes. Souvent, nous l'entendons comme un murmure ou un écho lointain, parfois, c'est un appel clair et concis. Cependant, nous entendons cette Parole chaque fois que nous est rappelé la promesse de l'Emmanuel - Dieu-avec-nous.
- Chaque fois que nous voyons une lueur dans l'obscurité,
- chaque fois que l'espoir triomphe de la peur et du découragement,
- chaque fois que la bonté l'emporte,
- chaque fois qu'on nous offre amour et compassion, générosité et pardon,
- chaque fois que nous trouvons les moyens de prendre soin de ce monde, notre Maison Commune,
- chaque fois que nous luttons pour la justice,
- chaque fois que nos esprits et nos cœurs sont enclins à l’ouverture aux autres.
C’est à ce moment-là que le Verbe parle en nous, par nous et autour de nous, que l'Incarnation continue d’advenir.
Troisièmement, nous célébrons que nous sommes appelés à être les hérauts de cette Bonne Nouvelle : Dieu est avec nous, avec toute l'humanité, en fait avec toute la création. Aujourd'hui, Dieu ne compte pas tant sur les anges que sur nous ! Dans la première lecture d'Isaïe, nous lisons « Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne nouvelle, qui annonce le salut,… » Nous ne crions sans doute pas la nouvelle de la présence de Dieu depuis le sommet des montagnes, mais nous la proclamons dans notre manière de vivre notre vie quotidienne. Grâce à Noël, grâce à l'Incarnation, nous pouvons vivre notre vie quotidienne dans l'espérance, la paix et une joie profonde.
Le Verbe s'est fait chair, et Il vit effectivement au milieu de nous, nous voyons et entendons le Verbe, plein de grâce et de vérité. Nous sommes comblés, nous sommes bénis et nous sommes profondément reconnaissants. Et cela vaut la peine d'être célébré.
Susan Flood osu
(la crèche sur la photo de Croatie, Zagreb)