Battement du cœur
13/12/2020
Réjouissez-vous!
Aujourd’hui, les lectures de l’Ecriture nous appellent à la joie. Le troisième dimanche de l’Avent, connu sous le nom de « Gaudete » (Réjouissez-vous), est une étape sur notre chemin d’Avent où nous entrons dans une journée plus lumineuse, une journée d’accueil de la Lumière. Les lectures pour le dimanche de Gaudete parlent de la joie en notre Dieu ainsi que de la mission de Jean-Baptiste en lien avec l’Avent. Réjouissez-vous et témoignez. Ce sont les deux messages d’aujourd’hui. Notre thème ici sera la joie.
L’appel de St Paul, dans la deuxième lecture, est celui-ci : « Soyez toujours dans la joie, priez sans cesse et rendez grâce en toutes circonstances ». Pour Paul, comme pour le prophète Isaïe dans la première lecture, la pensée de la « fin des temps », où le Christ reviendra, devrait être accueillie avec allégresse, « J’exulte de joie dans le Seigneur, mon âme se réjouit en mon Dieu ! » Le prophète annonce que la venue du messager de Dieu signifiera la guérison et la libération pour tous ceux qui sont pauvres, brisés, emprisonnés et captifs. Cette « année de grâce du Seigneur » s’applique à nous tous. L’Esprit de Dieu continue à apporter la guérison, la liberté et il travaille sans cesse en nous.
Qu’est-ce donc que cette joie et cette allégresse ? Henri Nouwen a décrit la différence entre joie et bonheur. Alors que le bonheur dépend de conditions extérieures, la joie est « l’expérience de savoir que vous êtes aimés sans condition et que rien – maladie, échec, détresse émotionnelle, oppression, guerre ou même mort – ne peut vous retirer cet amour ». Ainsi, la joie peut être présente même dans la tristesse, la douleur, la pandémie mondiale, les troubles sociaux…
Nous ne pouvons pas attendre que les circonstances nous apportent la joie ; nous devons puiser notre joie en nous-mêmes et la laisser agir sur les circonstances. Un cœur heureux attire à lui tout ce dont il a besoin pour le bonheur. Les gens, les choses et les situations sont merveilleuses quand tout va bien mais puisqu’ils peuvent changer, nous devons dépendre de la Source qui ne peut pas changer et de tous ses bienfaits. Nous pouvons garder nos cœurs heureux en puisant dans la source de la joie, profondément présente en nous.
Mary Oliver, dans son court poème en prose « N’hésitez pas », parle de la Joie : « Si vous ressentez soudainement et de façon inattendue de la joie, n’hésitez pas. Cédez. Il y a beaucoup de vies, et des cités entières, détruites ou sur le point de l’être. Nous ne sommes pas sages, et pas très souvent aimables. Et beaucoup de choses ne peuvent jamais être effacées. Pourtant, la vie a encore une possibilité. C’est peut-être sa façon de riposter que, parfois, quelque chose est plus bénéfique que toutes les richesses ou toutes les puissances du monde. Cela peut être n’importe quoi, mais il est très probable que vous le remarquez à l’instant où l’amour commence. Quoi qu’il en soit, c’est souvent le cas. De toutes façons, n’ayez pas peur de son abondance. La joie n’est pas faite pour être une miette. »
« Cédez à la joie ! » - N’est-ce pas une pensée radicale en ces temps sombres, incertains et difficiles, quelque chose à prendre à cœur ? Il est vrai que la joie est souvent soudaine et inattendue, fugace même. Nous la laissons trop souvent passer ou hésitons à en accepter la douceur. Prenons à cœur le conseil simple de Mary Oliver : « N’hésitez pas. Cédez à la joie. » Cédons, à chaque occasion qui se présente !
Anne-Marie Dixon, OSU Dublin, Irlande
Heartbeats, Vol. 5, No. 12 3ème semaine de l’Avent 2020
USA Roman Union Charism/Mission Team