Le coin de la réflexion
04/11/2024
Le Jugement Dernier
Une réflexion sur le tableau Le Jugement Dernier de Fra Angelico - en particulier en ce mois de novembre, où nous nous souvenons de tous les saints et prions pour les défunts.
Fra Angelico, Le Jugement Dernier, vers 1431, tempera sur panneau, 105 x 210 cm, Museo di San Marco, Florence.
Le Jugement Dernier, œuvre de l'artiste de la Renaissance Fra Angelico, se trouve au couvent San Marco de Florence. Ce tableau est souvent connu pour la partie que l'on appelle parfois la « Danse des Elus ».
Le tableau comporte plusieurs parties distinctes. En haut, au centre, on reconnaît le Christ entouré d'anges, de Marie, de Jean le Baptiste et de nombreux saints. À la droite du Christ se trouve le Paradis, à gauche, l'Enfer.
Au milieu, des tombes brisées : les morts sont sortis des tombeaux, c'est le moment du jugement : certains, guidés par des anges, entrent au Paradis, d'autres, poussés par des démons, entrent en Enfer.
Il y aurait beaucoup à dire sur cette peinture colorée. Aujourd'hui, nous vous invitons à prêter attention aux relations.
Du côté des Sauvés, tout est communication et interaction. Certains semblent en conversation avec un ange, probablement leur ange gardien car ils semblent se reconnaître. Ils s'embrassent, se donnent la main et nous entendons presque leurs conversations... ils échangent, comme des amis qui se retrouvent après un temps de séparation. La communion est telle que toutes les rencontres se transforme en une danse vers le Paradis. Des mains gracieuses, des yeux illuminés, des vetements aux riches couleurs, des fleurs ... tout contribue à un sentiment de paix et d'harmonie.
Du côté gauche, c'est une autre histoire ! Chacun court pour sauver sa vie mais tous finiront dans le même endroit obscur... Alors qu'ils s'efforcent d'échapper aux démons, ils se bouchent les oreilles avec leurs mains et on peut les entendre hurler de peur et de désespoir. Ils n'ont pas le temps de s'entraider et chacun est dramatiquement isolé dans la foule. Ils sont forcés d'entrer en enfer, ils se mordent ou mangent leurs propres mains. En Enfer, les damnés sont parqués dans des sortes de grottes. Certains sont bouillis, prêts à être avalés par une créature féroce et sombre. Certains n'ont rien à manger et se mangent les uns les autres. D'autres ont de la nourriture mais n'ont pas de mains pour se servir et ne peuvent pas compter sur leur voisin pour les aider. Au lieu des magnifiques robes des sauvés, les damnés sont nus et asservis par des serpents. La violence règne : cris de lamentation, crissement métallique et froid des lances ou bouillonnement de l'eau des marmites...
Je ne sais pas ce que les damnés ont fait pour mériter un tel traitement, mais cela me fait penser aux les relations significatives que nous vivons et transforment nos vies, nous donnant le goût de l’éternité.
partagé par Sr Florence-Marie Le Garrec OSU