Soeur Gabrielle Hadjú
Soeur Gabrielle Hadjù
Sœur Gabrielle Hadjú est née le 8 Janvier 1915 à Csíkmadaras, en Transylvanie, d’une famille hongroise profondément catholique. Elle est baptisée dès le lendemain. En 1917, la famille déménage à Targu Mures, une grande ville de Marosvásárhely où elle fait ses études primaires et secondaires. Le 20 Septembre 1933, elle entre dans l’Ordre des Ursulines à Nagyvárad. Elle est envoyée deux ans plus tard à Beaugency, en France, pour y suivre son Noviciat ; et y prononce ses premiers vœux le 4 Avril 1936.
A son retour en Hongrie, elle reprend ses études universitaires à Kolozsvár, puis se rend à Budapest afin d’obtenir son diplôme de licence de professeur en histoire et géographie. Elle devient professeur au Lycée des Ursulines de Nagyvárad. Après la dissolution de l’ordre en Août 1949, elle retourne à Marosvásárhely, où demeurait sa famille. Elle peint, donne des cours particuliers et enseigne le catéchisme. C’est la raison pour laquelle elle est arrêtée le 1er Décembre 1961. Elle est condamnée à 5 ans d’emprisonnement. Elle meurt dans la prison de Nagyvárad, le 20 Avril 1963. Elle y est enterrée dans le cimetière Kázmér Rulikovszky.
Vers les années 1970, son corps a été transféré au cimetière de Várad-Olaszi, sur une parcelle appartenant aux Sœurs Ursulines. Aujourd’hui, sa tombe reste inconnue puisque le cimetière a été détruit en 1989 et qu’une chapelle catholique grecque a été élevée au-dessus de sa tombe. Sa courte biographie a été présentée au Saint-Siège dans la liste des nouveaux martyrs du XXème siècle. Le 1er janvier 2003, l’autorité de l’Archidiocèse de Gyulafehérvár a entamé l’examen archidiocésain préalable. Voici quelques témoignages de personnes qui ont connu Mère Gabrielle.
Une ancienne élève de l’école de Nagyvárad où enseignait Sœur Gabrielle, Margit Kelemen Sz., témoigne ceci : « Nous les élèves, nous aimions beaucoup Mère Gabrielle, car elle était très gentille, toute entière amour et âme, chose que l’on ne peut pas oublier » « Sœur Gabrielle ne vivait que pour Dieu. Elle n’a jamais parlé d’elle-même. Elle n’exprimait son opinion qu’en faveur de quelqu’un… De par sa vie continuellement pieuse et son charisme attachant, elle témoignait quotidiennement de sa vocation » Matild Birtók
Sœur Gabrielle a secouru beaucoup de familles ; et elle est devenue très proche de ses concitoyens et des jeunes qui l’ont surnommé « Tante Gabi ». « C’est souvent grâce à l’aide de Tante Gabi que nous avons pu surmonter les périodes sombres de notre enfance. C’était elle qui a rassemblé la jeunesse de son entourage après la guerre, lorsque les couvents et les églises ont été fermés et vidés. Le Bon Dieu lui a donné le charisme lui permettant de se retrouver dans toutes les matières et de prêter main-forte aux élèves qui avaient des difficultés à l’école. Elle nous disait de prendre nos difficultés comme sacrifice aux souffrances de Jésus. Ne perdons jamais le moral, nous disait-elle, et si sur l’échelle nous arrivons plus haut, tournons toujours nos regards vers le bas, vers ceux qui sont en dessous et aidons les dans leur ascension. A l’époque, je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire par là, mais par la suite cela m’est souvent revenu à l’esprit. Tante Gabi portait toujours des vêtements noirs, peut-être portait-elle le deuil de la dissolution de son ordre, de la fermeture des couvents. Je rends grâce à Dieu pour les heures et les jours passés avec elle » Anna Jánosi. Sœur Gabrielle qui a donné toute sa vie au service des autres nous laisse ce message : « Soyons dévouées en étant effacées et soyons effacées en étant dévouées, le cœur toujours brûlant d’amour pour Jésus !